Le « Yi Jing » ou « Yi King » est un livre controversé. Reçu essentiellement en Occident comme outil divinatoire, il n'est pas assez étudié aujourd'hui pour ce qu'il est, à savoir le terreau de l'ensemble de la pensée et des pratiques chinoises.

Car en effet ce n'est pas un « simple » livre:
C'est un livre de Synthèse, qui tend à unifier les multiples aspects du monde en en énonçant les grands principes. Ainsi, c'est dans cet ouvrage que l'on trouve pour la première fois les termes de Yin-Yang, de Qian-Kun (ciel-terre), de Jun zi (homme noble)... et autres termes-piliers des philosophies postérieures (Taoïsme, Confucianisme, Bouddhisme...).
La compréhension du texte dense et imagé du Yi Jing devient passionnante lorsqu’elle est faite dans ce cadre holistique. 

Par ailleurs, ce n'est pas un ouvrage d'érudition pure... c'est un manuel-support des pratiques telles que les arts martiaux, la médecine, la diététique, la calligraphie, le Feng Shui et évidemment, de la pratique aux « tiges d'achillée ».
Cette pratique de comptage qui nous permet d'être introduits à un chapitre du livre est une forme de méditation.
Pour les arts corporels le Yi Jing a une vocation essentiellement descriptive, les figures à six traits ont servi aux adeptes du Qi Gong et du Taiji Quan de symboles de postures. Ces symboles sont interprétés  tantôt de manière abstraite et tantôt de manière extrêmement précise, servant de plans afin que le pratiquant sache corporellement quoi travailler.

C’est en somme un livre-peinture du monde qui nous dessine apparemment l’univers culturel chinois puis, en prenant son temps, on y voit les trames d’une philosophie unique car non dogmatique qui ne cesse de nous introduire aux principes de mutation de l’univers.